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LA POLYARTHRITE

Les maladies auto-immunes

Qu'est-ce qu'une maladie auto-immune ?

Une maladie auto-immune se caractérise par une réaction immunitaire "excessive" dont tout ou une partie est dirigée contre les structures de notre propre organisme (appelées constituant du "soi"). Les dérèglements qui induisent cette réaction auto-immune sont multiples, associant des facteurs génétiques qui sont propres à l’individu et des événements extérieurs (infection virale ou toxique, médicamenteux). La nécessité d'associer plusieurs facteurs pour déclencher la maladie explique qu'elle peut débuter de 5 à 85 ans.
Les maladies auto-immunes sont caractérisées, dans la plupart des cas, par la présence d'auto-anticorps, c'est-à-dire des anticorps dirigés contre les constituants du "soi". Ces auto-anticorps ne sont pas présents chez tous les patients et n'ont pas forcément de rôle direct dans la maladie. Néanmoins, dans certains cas, l'auto-anticorps peut induire directement une lésion.

Quelles sont les maladies auto-immunes ?

Il existe différentes formes de maladies auto-immunes :

     • les maladies auto-immunes systémiques qui touchent plusieurs organes. Le meilleur exemple est le lupus. Il existe d'autres maladies comme les sclérodermies, les polymyosites et le syndrome de Gougerot-Sjögren où le rôle de l’auto-immunité est possible.

     • les maladies auto-immunes d'organe qui ont la particularité de ne toucher qu'un seul organe comme par exemple les thyroïdites auto-immunes (responsables d'hypo ou hyperthyroïdie) et le diabète de type 1 qui est la conséquence d'une destruction auto-immune du pancréas.
La polyarthrite rhumatoïde ne peut être considérée actuellement comme une maladie auto-immune mais comme une maladie avec des éléments d’auto-immunité, sans que ces éléments jouent un rôle primitif dans le déclenchement de la maladie. A fortiori, les spondylarthrites ne sont pas à classer dans ce groupe.

Une évolution en trois phases

• L'initiation

     Quelles sont les causes de déclenchement d'une maladie auto-immune ? L'initiation d'une maladie auto-immune peut s'expliquer de deux façons :

– Soit il existe une perturbation globale de l’immunité que l’on appelle une « rupture de tolérance », permettant l’apparition spontanée d’une maladie auto-immune. Chez l’homme, cette situation est particulièrement rare car il y a très peu de situations dans lesquelles on a pu le démontrer. Il existe quelques affections caractérisées par des anomalies génétiques (mutation sur un seul gène) qui se traduisent par des manifestations auto-immunes, souvent assez diverses, mais très rarement des manifestations articulaires.

– Soit il existe des événements extérieurs (de l’environnement) qui viennent provoquer une réaction inflammatoire initiatrice. Cette réaction et liée à la mise en jeu d’une immunité locale, appelée immunité innée. Cette immunité innée est programmée pour agir immédiatement et si possible éliminer sans discrimination un « agresseur », quel qu’il soit. Cette immunité repose sur différentes cellules sanguines issues de la moelle osseuse, comme les macrophages par exemple, mais aussi sur des cellules appelées « résidentes », comme les kératinocytes de la peau ou les synoviocytes de la cavité articulaire. Ces cellules résidentes peuvent répondre à un agent de l’environnement reconnu comme étranger, ce qui provoque une réaction inflammatoire locale qui va entraîner différentes conséquences immunitaires.

     • La pérennisation

Cette réaction inflammatoire locale va provoquer des lésions tissulaires, qui elles-mêmes vont libérer des débris cellulaires ; ces débris, lorsqu’ils sont considérés comme étranger à l’organisme, vont induire une réaction immunitaire lymphocytaire qui s’auto-entretient. Des lymphocytes T et B auto-réactifs se multiplient et ce cercle vicieux inflammatoire amplifie la maladie.

     • La destruction

Dans la plupart des maladies auto-immunes, il existe des lésions aboutissant à la destruction d’organes lésés. C’est le cas par exemple du diabète de type 1, au cours duquel la réaction immunitaire va détruire les cellules pancréatiques, empêchant la production d’insuline. C’est également le cas dans le lupus qui peut se compliquer d’une atteinte rénale caractérisée par une destruction des glomérules rénaux.

Dans le cas de la polyarthrite rhumatoïde, l’inflammation intra-articulaire se traduit par la libération de nombreuses substances (enzymes, radicaux libres) qui vont provoquer des lésions du cartilage et de l’os. Les lésions osseuses (érosions) s’expliquent en grande partie par l’activation de cellules appelées ostéoclastes qui ont la capacité de résorber l’os. L’activation de ces ostéoclastes est induite par les lymphocytes B et T, mais aussi par les cellules résidentes comme les synoviocytes.

Les maladies auto-immunes, comme la polyarthrite rhumatoïde, sont des affections multifactorielles qui se caractérisent par une activation de l’immunité innée, surtout lors de l’initiation mais aussi lors de la phase lésionnelle finale. L’activation de cette immunité dépend des facteurs d’environnement (notamment microbiens) qui vont réguler cette réponse immunitaire innée (chez les sujets prédisposés, cette réponse initiale va se compliquer d’une réponse auto-immune). Cette auto-immunisation vient aggraver la maladie et surtout la caractériser, notamment par la production d’auto-anticorps qui peuvent servir de marqueurs diagnostiques.

D’après l’article « Les mécanismes immunitaires des maladies auto-immunes : l’exemple de la PR », Pr Jean SIBILIA – CHU Hautepierre, Strasbourg (67)

Mis à jour le 20-02-2019 à 12:20:23


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