Le coût réel de la santé pour les usagers
Les personnes reconnues en ALD (affection de longue durée) savent que toutes les dépenses de santé ne sont pas remboursées par l’Assurance maladie et la complémentaire santé. Ce qui reste à leur charge ne se limite pas aux participations forfaitaires ou aux dépassements d’honoraires : certaines dépenses de santé ne sont pas du tout remboursées.
On parle alors de « restes à charge invisibles », qui ont pourtant un coût significatif pour le malade.
Alors que viennent d’être publiés deux rapports remettant en cause le régime de l’ALD, l’inquiétude grandit au sein des associations de malades qui lancent une grande enquête pour montrer le coût réel de la santé pour les usagers.
Publié le 30/09/2024
Si vous êtes en ALD pour votre rhumatisme inflammatoire chronique, vous savez que cela ne signifie pas que tous vos soins sont remboursés à 100 %. Il y a même des dépenses qui ne bénéficient d’aucune prise en charge, mais peuvent s’avérer coûteuses, notamment sur le long terme. On parle de « restes à charge invisibles ». En voici quelques exemples dans les rhumatismes inflammatoires chroniques : les crèmes ou les gouttes oculaires hydratantes en cas de syndrome sec, les thérapies complémentaires qui ont pourtant leur place dans la gestion de la douleur et du stress, l’achat de petites aides techniques pour faciliter la préhension, les frais pour des déplacements non-médicaux, des aménagements du domicile, le recours à des services d’aides à domicile, etc.
Il y a quelques jours, l’Inspection générale des finances (IGF) et l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) ont rendu public leur rapport sur le dispositif des ALD. Leur mission : faire des propositions au gouvernement pour réduire les dépenses de santé. En voici quelques-unes :
- L’évolution des franchises médicales sur les transports et sur les dispositifs médicaux ;
- Un dispositif ALD à deux niveaux – les affections graves et les moins graves – dans lequel seuls les soins de prévention seraient pris en charge à 100 % pour les affections les moins graves ;
- Un reste à charge universel plafonné à 1 000 € par an pour tous les patients, mais qui ne tiendrait pas compte des restes à charge invisibles, augmentant encore le montant des dépenses de santé pour les malades.
Ces mesures, qui pour l’instant ne sont que des pistes de travail, risquent fortement d’aggraver l’accès aux soins et pourraient aboutir à des renoncements de soins.
Afin de mieux répertorier et évaluer ces restes à charges invisibles chez les personnes vivant avec une maladie nécessitant des soins réguliers, un handicap ou une perte d’autonomie, France Assos Santé et ses associations membres lancent une vaste enquête.
L’AFPric est partie prenante de cette action et nous vous invitons vivement à y répondre, afin de montrer ce que vous coûtent réellement vos dépenses liées à votre santé et pouvoir défendre vos droits et contester des mesures pénalisantes.
Cette enquête vous prendra environ 15 minutes à remplir. Les données recueillies sont totalement anonymes et, pour un maximum de sécurité, sont hébergées auprès d’un hébergeur agréé de données de santé.
Participez à l’enquête et relayez-la autour de vous !