« Ma force dans la douleur »
par Lola

« J’ai la polyarthrite rhumatoïde. Une maladie chronique, invisible à l’œil nu, qui attaque mes articulations, m’épuise, me fait souffrir sans prévenir, présente dans chaque partie de mon corps, chaque jour. Elle m’a volé des moments, m’a clouée au lit quand je voulais courir, danser, vivre. Elle m’a appris la patience, la résilience… et surtout, à me battre.
Ce n’est pas « juste des douleurs ». C’est une fatigue écrasante, des traitements lourds, des crises qui me font me sentir impuissante. Parfois, je me suis sentie seule, incomprise, même lorsque j’étais entourée. Parce que quand la douleur est invisible, les gens oublient qu’elle existe.
Mais j’ai décidé que cette maladie ne m’arrêterait pas.
Alors je me suis entraînée, j’ai douté, j’ai pleuré, j’ai eu mal… mais j’ai tenu bon. Et aujourd’hui, j’ai couru 10 km.
Je veux parler à celles et ceux qui, comme moi, vivent avec cette maladie, surtout les jeunes, ceux qui n’osent plus rêver ou croire en leurs corps. Vous n’êtes pas seuls. Je suis comme vous. Et malgré la maladie, j’ai couru un 10 km. Oui, moi, celle qui un jour n’arrivait même plus à ouvrir une bouteille d’eau.
C’était inimaginable. Et pourtant, je l’ai fait. Pas pour prouver quelque chose aux autres. Cette course, je l’ai faite pour moi et aussi pour vous. Pour montrer qu’on peut vivre avec une maladie chronique et continuer d’avancer. Pas toujours vite. Pas toujours sans douleur. Mais toujours avec courage.
Pour rappeler que notre corps, même fragile, peut être fort. Que la maladie ne nous définit pas.
Et à ceux qui ne sont pas touchés directement : votre soutien compte. Un mot, une écoute, une présence, peuvent changer tellement de choses. Ce n’est pas facile tous les jours, mais quand on est entouré, quand on se sent compris, on trouve une force nouvelle.
Aujourd’hui, je veux être une voix. Une source de motivation. Si tu te reconnais dans ce que je vis : accroche-toi. C’est dur, oui. Mais ce n’est pas impossible. On est bien plus fort qu’on ne le croit.
Aujourd’hui, je ne cache plus ma maladie. Je transforme ma douleur en force. Et je continuerai de courir, même si c’est dur. »